• 0 Posts
  • 8 Comments
Joined 1 year ago
cake
Cake day: August 20th, 2023

help-circle
  • En France, le seul effet de la construction de renouvelable intermittent est de renchérir le coût de l’électricité : la France consommant moins qu’il y a 15 ans, ajouter de nouveaux moyens de production intermittents n’a eu strictement aucun intérêt puisque ça a demandé de retirer de la production des moyens de production existants, amortis et essentiellement décarbonés, pour lui faire de la place.

    Pire peut-être, notre production en thermique (petite, 10% à la louche) n’a pas baissé depuis les années 90 (à part cette année, hyper pluvieuse, qui a permis de faire tourner l’hydro-électrique à fond les ballons à la place, nul doute qu’on aura droit à de la communication triomphante sur l’éradication du thermique ou du fossile…). On a juste remplacé une bonne partie du fossile par de la biomasse (qui déplace surtout les problèmes ). Tout ça, en cramant inutilement chaque année depuis 15 ans plusieurs milliards d’investissement dans l’installation de nouveaux renouvelables intermittents, sans compter l’adaptation du réseau.

    Reste l’avenir, pour revenir à mon premier paragraphe : augmenter la consommation électrique afin que les renouvelables intermittents aient enfin une utilité.

    • En ce qui concerne la réindustrialisation du pays, je crois qu’on peut l’oublier, elle n’existe que dans les discours de campagne électorale et disparaît le lendemain des résultats.
    • Reste l’électrification des domaines autres que celui de la production d’électricité, comme celui des véhicules. Pour l’instant, on ne voit pas d’effet, les volumes nouvellement appelés par l’électrification de ces secteurs sont donc moindre que les économies et gain d’efficacité électriques faits par ailleurs. Mais bon, il n’y a encore que 2 ou 3 % de véhicules électriques dans le parc automobile français, 4 ou 5% en comptant les hybrides rechargeables : il y a de la marge de progression. Dans l’habitat, il y a remplacement de chaudière à fuel et à gaz par des pompes à chaleur ; mais les PàC remplacent aussi du chauffage électrique classique plus gourmand (qui en France représentait déjà plus d’un tiers des logements) et il y a le réchauffement climatique et la frénésie d’isolation qui font baisser la conso.

    Peut-être que les nouveaux usages finiront par dépasser les économies et gain d’efficacité faits en parallèle, mais on n’en est pas encore là.


  • Les chaudières, les chauffages centraux, c’est toujours quantité de problèmes. Énormément de pièces soumises à des contraintes diverses et variées, des réglages fins à faire et refaire, des réseaux aux comportement parfois étranges.

    Enfant d’enseignant, j’ai souvent habité dans des écoles. Dans celles avec une chaudière, on avait chaque hiver le plombier qui passait plusieurs fois par semaine, autant en préventif qu’en correctif (dans une il devait passer par chez nous pour descendre à la chaudière, alors on le connaissait bien 😜 ). Sans parler des tests avant chaque redémarrage, de la maintenance hors saison, etc.

    Et puis bon, il n’y a pas d’acharnement sur les établissements scolaires, c’était pareil dans le dernier immeuble de bureaux où j’ai travaillé. On passait parfois 3 jours avec 2 pulls et l’anorak en tentant de taper au clavier avec les gants avant que ça reparte pour de bon. Ça ne se répare pas tout seul par magie, il faut trouver l’origine du ou des problèmes et ensuite trouver la pièce de rechange si besoin. Et recommencer pendant des semaines tant qu’on se trompe sur l’origine. Ça a beau être des systèmes dont le principe général existe depuis plus d’un siècle, tous les bâtiments, toutes les installations sont différentes (sur des millions il n’y en a pas 2 pareilles), et ce sont des systèmes complexes.


  • Je ne comprends pas pour quoi ces abus de droit de retrait ne sont pas systématiquement poursuivis par la hiérarchie. Un droit de retrait ne peut s’exercer que lors d’un danger grave et imminent. Ce n’est évidemment pas le cas là, il n’y a ni danger de mort ni danger d’incapacité ; ce n’est pas non plus le cas dans la quasi-totalité des cas où par exemple des chauffeurs de bus annonce en faire usage parce qu’un autre chauffeur a subi ou été témoin d’un incident ponctuel sur une autre ligne à un autre passé (il y a 0 chance que l’incident se reproduise).

    Le droit de retrait est détourné dans la fonction publique et ce qui tourne autour des collectivités territoriales pour faire des opérations médiatiques sans assumer aucun frais. Si le problème est récurrent comme ça semble l’être ici, les professeurs (et/ou autres personnels) auraient très bien pu déposer avant les vacances un préavis de grève pour le jour de la rentrée, et déclencher leur grève ce jour là si le problème n’avait toujours pas été réglé. Évidemment, ça aurait impliqué de renoncer à un trentième de salaire alors que le droit de retrait permet de conserver son salaire… Mais le coup médiatique aurait pu être organisé de la même manière. Parce qu’il a été organisé et prémédité, là : en convoquant la presse après avoir déguisé les élèves en sapins de Noël.



  • J’hallucine à lire ça, et à entendre le ton presque guilleret des journalistes en ce moment. 2012-2016, ça ne vous/leur a pas suffit ? Ça ne vous/leur a pas servi de leçon ?

    Ce même ton guilleret, ce même manque de prudence, ces même soutiens irréfléchis, qui ont abouti à une guerre civile à peut-être 1/2 million de morts, avec un merdier aussi improbable qu’hystérique de factions différentes qui ne peuvent pas se blairer et se foutent sévèrement sur la gueule dès que la pression du pouvoir de l’état syrien s’efface ; l’essor de l’État Islamique ; la conquête d’une grande partie de l’Irak (et hop 100.000 morts de plus), nécessitant une intervention de la France, des États-Unis et compagnie ; les premières vagues massives de millions de migrants partant en direction de l’Europe, déstabilisant d’une façon ou d’une autre de multiples pays européens, et ouvrant des voies de migration qui ne se sont guère refermées depuis puisque le business du passage s’était installé ; les attaques commanditées en France…

    Et ça recommence comme si rien n’avait été retenu. Avec en plus cette fois, à quelques kilomètres, Israël en train d’attaquer la Palestine, le Liban et la Syrie. Et comme d’hab la Turquie qui de l’autre côté en profite pour buter du Kurde, à la cool, comme d’hab. Et puis si les Russes voulaient poursuivre leurs tests de missiles, ça serait pas mal aussi.

    Non, franchement, c’est charmant. Une promenade bucolique, quoi. Une promesse de floraison printanière.

    Faudrait peut-être faire preuve, au minimum du minimum, d’un peu de circonspection en attendant de voir, et ne pas à nouveau tomber directement dans le panneau des gentils opposants, islamistes qui veulent imposer la Charia mais qui sont détendus du gland cette fois promis c’est sûr, et un pouvoir qui va laisser la place en 2 jours. Vu le faible nombre de fois où ce genre d’histoire tourne bien au final, la côte est quand même pas formidable.



  • Ce n’est pas forcément une volonté de réduire les coûts, il faut aussi trouver la matière première faite localement, vu le rétrécissement du marché c’est plus délicat…

    Ouais, c’est ce que je visais en parlant d’isolement des ateliers et de tissu industriel détruit.

    Sans compter qu’il faut se fader la négociation/relation avec des Français ;-) Quand je travaillais à l’étranger (rien à voir avec le textile ou les chaussures), on avait fini par laisser tomber, c’était à chaque fois infernal, tu te fais balader, ça n’avance pas, pas moyen d’avoir des réponses directes et honnêtes, et l’arrogance hors-sol en bonus ; on avait plus vite fait de dealer avec des boîtes coréennes dont on ne connaissait rien, voire des boites de pays corrompus comme la Chine ou la Russie où au moins tu payais ton bakchich de 20-40% et ensuite ça déroulait.

    J’ai payé entre 350 et 600€ les paires que j’ai,

    Après je ne sais pas ce que tu appelais “coûter un bras” parce que là on est quand même déjà à 10 fois le prix du tout-venant (tennis et autres synthétiques à 20-40 €, cuir à 40-60€), il y a au moins quelques phalanges qui sont parties :-)

    Mais ouais, en vrai made in France, à part quelques fabricants qui font des tennis dans les 150 €, le reste commence effectivement autour de 270-300 € (même tarif en made in UK).

    Au R-U le Brexit + COVID ça a été un combo perdant, j’avais mes mesures chez un gantier pas trop cher, il a fait faillite.

    Ah, la ganterie, ça il en reste en France. Ce qui est couillon, c’est que (quasiment) plus personne n’en porte depuis plusieurs décennies… Comme les chapeaux, tiens, on en fait du feutre dans une tonne de déclinaisons, mais personne n’en porte :-)

    Après, je ne sais pas combien les gants te coûtaient, mais les seuls (cuir) que j’ai vus assurément faits en France de A à Z m’ont semblé démarrer vers les 400 €… ouille. Ceux autour de 100 € semblent faits à l’étranger pour tout ou partie.

    Dans les chapeaux autres que les feutres, il semblerait qu’on ne soit plus foutu de tresser de la paille en France et qu’elle vienne d’Italie ou de Chine !


  • Pour résumer, c’est assez simple : les Français (et notamment les forumeurs de Lemmy et de Reddit) trouvent que les salaires français sont systématiquement trop bas (et réclament des augmentations de salaires pour tout le monde), mais refusent en pratique d’acheter ce qui est produit par des salariés français (pourtant déjà pour la plupart payés dans la fourchette basse des salaires français) parce qu’ils trouvent ça outrageusement cher…


    Pour ce qui est de l’habillement comme des chaussures, c’est effectivement la dèche en France… tout comme ça l’est dans les autres pays dits similaires, ce ne sont effectivement pas du tout eux qui nous concurrencent. Le “made in France/Allemagne/Royaume-Uni” est soit cher par rapport au tout-venant, c’est 2 fois, 3 fois, 4 fois le prix ; soit du domaine du luxe (donc dans les eaux de 10-40 fois le prix). Ou alors c’est du vrai-faux made in France : typiquement pour les chaussures, tu vas importer la semelle d’un côté (pays de l’Est, Asie ?), la partie supérieure d’un autre côté (Turquie ?) et coller/coudre les deux ensemble en France, hop, made in France. Mais même ça, il en reste peu. Pour les chaussures, il reste des trucs qui sont faits au Portugal, mais c’est seulement parce que, bien que dans l’U.E. (C.E.E.) depuis bientôt 40 ans, les salaires portugais sont encore 2 ou 3 faibles que les français ; l’Espagne à côté s’est faite pas mal déglinguer aussi avec les salaires espagnols qui ont monté.

    Et l’effondrement est assez récent. Contrairement à ce que l’on peut penser, on produisait encore pas mal en France dans les années 90, malgré les fermetures d’usines textile des années 70 et 80 et des vagues de délocalisation dans des pays européens à bas coût et surtout au Maghreb. C’est entre 2005 et 2010 que tout s’est définitivement cassé la gueule, avec l’ouverture toute fesses ouvertes à la Chine et aux autres pays asiatiques. Le tissu industriel est détruit, il ne reste que quelques petits ateliers isolés, où la notion de productivité a l’air d’être complètement ignorée (à chaque fois que j’en vois un, j’hallucine : des postes de travail éparpillés et inoccupés pour la plupart, quelques employées qui se battent en duel, des grandes machines (à l’allure assez récente) probablement bien coûteuses inutilisées 90% du temps : rien n’est optimisé).

    Au Royaume-Uni, il reste une poignée de trucs qui produisent dans des domaines typiques pas encore trop copiés (comme le tweed), mais sinon c’est le même désert et les mêmes quelques faux made in UK/Britain qu’ici, les mêmes quelques productions confidentielles à prix de hipster, et les mêmes quelques productions de luxe.

    Tant que les frontières sont ouvertes avec des taxes douanières inexistantes ou ridiculement basses, rien ne repartira, les différences de coût de travail sont trop énormes ; seules peuvent vivoter entre deux faillites des boîtes visant des niches qui comptent sur le bon cœur de rares clients qui achètent une idée qu’on leur vend, plus qu’un produit.